⚜ Le Moyen-âge : L'omnipotence de la religion Catholique au moyen-âge en Occident

Histoire de la religion Catholique au moyen-âge : du statut de secte persécutée, la Chrétienté devient religion d'empire au IV ème siècle. L'édit de Milan en 313 accorde la liberté de culte à toutes les religions.

Constantin avec son édit de Milan acquiert l’appui des chrétiens pour régner en Orient, en Afrique, en Égypte, en Gaule.

L’édit de Milan ou édit de Constantin, promulgué par les empereurs Constantin Ier et Licinius en avril 313, est souvent présenté comme un édit de tolérance par lequel chacun peut « adorer à sa manière la divinité qui se trouve dans le ciel ». Il accorde la liberté de culte à toutes les religions et permet aux chrétiens de ne plus devoir vénérer l’empereur comme un dieu. Il instaure la Paix de l'Église. En 312, les chrétiens ne représentent qu’une minorité dans l’Empire ( 15% ), et nous ne pouvons que nous poser des questions sur le choix de Constantin, qui n'était pas un « converti » enthousiaste. Il semble que ce soit la mère de Constantin qui le poussa à prendre cette initiative heureuse envers les Chrétiens. Dans un premier temps, c’est surtout l’élite intellectuelle et administrative de l’empire qui se convertit, entraînant ensuite l’adhésion du reste de la population. Constantin avec son édit de Milan acquiert l’appui des chrétiens pour régner en Orient, en Afrique, en Égypte, en Gaule, peu après sa proclamation d’empereur il renomme l’ancienne Byzance grecque en Constantinople qui devient la capitale Chrétienne de l’empire. Le règne de Constantin dura 31 ans de 306 à 337.

Du III ème au VI ème siècle de notre ère fleurissent de très nombreux écrits farfelus prétendant relater la vie de Jésus et son enseignement.

La nouvelle religion Chrétienne est en plein essor au II ème siècle, et comme toujours, quand un produit est à la mode, il intéresse beaucoup de monde. Dès lors, un très grand nombre d'individus vont surfer sur cette vague pour acquérir une notoriété et se faire de l'argent ( je ne prendrai qu'un seul exemple pour me faire comprendre : le BIO de nos jours ! ). Ainsi donc, à peine 100 ans après la mort de Jésus, de nombreux charlatans se déclarent "écrivains éclairés" et publient des nouveaux évangiles et nouvelles épitres censés retracer la vie d'un homme mort il y a plus de cent ans, qui habitait à des centaines de kilomètres de chez eux et qu'ils n'ont pas connu !
Ces écrits qualifiés de faux grossiers par l'église sont tellement nombreux ( plus de mille ! ) que je ne puis ici vous en dresser la liste. Dans certains de ces écrits Jésus y est rabaissé au rang de prophète ou d'initié éclairé et Marie-Madeleine est son épouse ! Quelques uns enfin assurent même que Jésus aurait eu des enfants avec Marie-Madeleine. Les Néo-Templaristes reprendront ces thèses à leur compte au XX ème siècle pour affirmer de plus, que la descendance de Jésus aurait donné naissance au premier roi Mérovingien : (dixit le Prieuré de Sion).

Cette littérature aussi farfelue qu'abondante fut néanmoins l'objet d'études très sérieuse de la part de l'église via ses exégètes entre l'an 150 et l'an 262 ( premier concile de Rome ), et, une liste exhaustive des livres qui constitueraient l'ancien testament et le nouveau testament fut dressée par l'église. Cette liste fut définitivement arrêtée en 382 par le Pape Damase lors d'un concile à Rome, c'est ainsi que naquirent les deux canons ( ancien et nouveau testament ) de l'église, réunissant 46 livres pour l'ancien testament et 27 livres pour le nouveau testament. Avec interdiction pour un chrétien de se référer aux évangiles et épitres "farfelus écrits après le IV ème siècle". Tous les autres écrits qualifiés d'apocryphes par l'église lors du concile de Rome en 382 furent bannis des saintes écritures. Il convient enfin de noter que ces écrits apocryphes sont de nos jours largement diffusés par tous ceux qui remettent en cause le dogme de la Chrétienté en véhiculant toutes sortes de dérives ésotériques délirantes comme par exemple celle de Marie-Madeleine épouse du Christ !

La ferveur Religieuse Chrétienne dans le royaume Franc

Dès l'an 200 de notre ère, les conversions au christianisme au cœur de l'Empire romain alarmèrent les dirigeants impériaux. Sous le règne de Néron, la persécution s'effectuait à une cadence soutenue. Le théologien Origène qui s'était fait castrer pour ne pas succomber au péché de chair écrivait alors : « La foi en Jésus Christ s'assoit, se nourrit et s'étend sur des montagnes de martyrs ». Alors que les Romains se livraient avec délice au paganisme, l'empereur Constantin I er se convertit au christianisme sur les conseils de sa mère. En fait ce césar se souciait moins de ses convictions que d'une opportunité gouvernementale.
Dans ce bouillon de culture très particulier que fut le Moyen-Âge, deux acteurs tiennent un rôle de premier plan : Dieu et Satan. Deux antithèses mères de tous les excès entre ferveur et exaltation. Hors le Ciel ou l'Enfer, point d'alternative au genre humain en cette période obscure. Sauver son âme telle était l'objectif. Pourtant au début des invasions barbares, Dieu était craint, ses colères étaient redoutées, mais finalement en quittant l'époque mérovingienne, le Dieu exerçant les châtiments est progressivement devenu un Dieu bienfaiteur incarnant le Bien, et Satan est devenu le mal absolu.

L'histoire de la Chrétienté ne fut pas un long fleuve tranquille

La promesse du retour glorieux du Christ, étant restée vaine dans les temps qui ont suivi immédiatement sa mort, le sentiment de l'imminence de ce retour s'estompa. Dans l'Occident médiéval chrétien, plusieurs sources permettent de calculer la venue du Christ et le début du Jugement dernier. L'Apocalypse de Jean évoque le retour de Satan mille ans après que le Christ l'ait enchaîné dans les Enfers. Mais ce texte est symbolique, et saint Augustin, vers l'an 400, note déjà que le nombre 1 000 a plutôt une valeur spirituelle et n'est pas une indication précise concernant la fin des temps : ce mystère n'appartient qu'à Dieu, et à lui seul. Le millénarisme se définit comme l'attente d'une période exceptionnelle de bonheur ( théoriquement de mille ans ). En 431, le concile d'Éphèse condamne la compréhension littérale du millenium évoqué dans l'Apocalypse. Sa lecture ancre dans les esprits l'idée que, avant ou après le millenium du règne du Christ, des prodiges doivent annoncer la venue de la fin des temps. En Espagne, une pensée apocalyptique se développe particulièrement durant la première moitié du Moyen-Âge : le royaume des Wisigoths, qui envisagent la fin des temps, baptise toutes ses populations dans un souci de purification. Préparer les fidèles à affronter l'Antéchrist.

Dès le milieu du IV ème siècle, la Chrétienté devient religion d'empire, et, de minorité persécutée jusqu'en l'an 350 la Chrétienté deviendra majoritaire en l'espace de 50 ans. L'empereur décide de promouvoir cette religion car elle présente l'avantage de ne pas être subversive, bien au contraire, c'est un gage de stabilité dans tous les royaumes ou elle est majoritaire. Les temples païens seront donc démolis ou servent d'entrepots de stockage divers sur décision de l'empereur !
L'empire Romain s'appuiera sur cette nouvelle doctrine pour régner. Dans le même temps l'église affinera son dogme, en écartant les écrits farfelus des deux canons testamentaires, et ce, afin de donner plus de cohérance à cette nouvelle religion. Dès l'an 325 au concile de Nicée les Chrétiens se définissent eux même en utilisant le terme 'Catholicus'. A cette date tous les Chrétiens deviennent des Catholicus, adjectif qui vient du grec καθολικός (katholikos), qui signifie universel.

L'installation des Arabes en Espagne en 711, est interprétée comme un signe avant-coureur de la fin du monde. Dans les royaumes demeurés chrétiens du nord de l'Espagne, les commentaires de l'Apocalypse sont copiés et circulent abondamment. Notamment celui que rédige en 776 Beatus de Liébana : il s'agit du texte le plus reproduit dans les monastères espagnols entre le VIII ème et le XII ème siècle. Au fil du premier millénaire, à partir de l'Apocalypse et d'autres textes de la Bible, tel le Livre de Daniel, un scénario de ce qui doit survenir se met en place. Le dernier acte doit se dérouler à Jérusalem, pendant une durée de sept années, qui fait écho à la semaine de la Création. D'abord, le dernier empereur déposera les insignes de sa charge sur le mont des Oliviers. Puis deux prophètes, Hénoch et Élie, reviendront sur terre pour préparer les fidèles à l'affrontement avec l'Antéchrist. Celui-ci régnera pendant trois années et demie : il reconstruira le Temple, où il se fera adorer comme Dieu, et martyrisera les fidèles qui lui résisteront. Enfin, l'Antéchrist sera tué au moment du retour du Christ, revenu pour le Jugement dernier.
Cette thèse serait au fil du temps agrémentée d'explications complémentaires pour conforter le dogme. Cependant les hérésies se multipliaient. L'un des plus dangereux schismes pour la religion Catholique fut sans doute l'Arianisme qui niait la divinité du Christ. Une variante à ces hérésies fut celle des bogomiles de Bulgarie, qui s'étendit jusqu'à l'Occident.
Vint alors une grave crise au sein de l'église Catholique. Vers 1045, le moine et chroniqueur Raoul Glaber décrit les différents événements qui auraient suivi le millénaire de la Passion du Christ. Après 1033 se multiplient selon lui les signes et les événements surnaturels, qu'il interprète comme une façon pour Dieu de punir les hommes de l'énormité de leurs péchés et, surtout, de les inciter à la pénitence. Il lie d'ailleurs explicitement l'accumulation de toutes les calamités qu'il décrit au déchaînement de Satan prédit dans l'Apocalypse. Sigebert de Gembloux présente un tableau encore plus terrifiant de l'an mille : tremblements de terre effrayants, comètes terrifiantes ... Plusieurs chroniques du XVI ème siècle reprennent son témoignage pour décrire de véritables scènes de panique dues à la croyance dans l'imminence de la fin du monde. Pour le moine et chroniqueur Adémar de Chabannes, la multiplication des hérétiques signe la venue de l'Antéchrist. Comme celle de faux prophètes, dans la Bible, annonce la fin des temps. Raoul Glaber évoque un certain Leutard, "qui peut être tenu pour un envoyé de Satan". À la suite d'un message délivré par des abeilles, il a tout quitté et est allé par les routes tenir des discours qui "faisaient oublier la doctrine des maîtres". Il faut dire que les rites chrétiens connaissent alors des mutations qui vont de pair avec une attention plus accrue donnée aux miracles impressionnants, qui peuvent faire intervenir les éléments, les astres, et tenir proprement du surnaturel. Les reliques prennent une importance renouvelée et participent à certains de ces miracles décrits de façon colorée, tels ceux de sainte Foy à Conques.
En l'an mil les auteurs sont très attentifs aux signes venus du ciel. L'éclipse de Soleil qui eut lieu le 29 juin 1033, au millénaire de la Passion du Christ, a évidemment marqué davantage les esprits. Raoul Galber dit que "le soleil prit la couleur du saphir, et il portait à sa partie supérieure l'image de la lune à son premier quartier. Les hommes, en se regardant entre eux, se voyaient pâles comme des morts. Les choses semblaient toutes baigner dans une vapeur couleur de safran. Alors une stupeur et une épouvante immenses s'emparèrent du coeur des hommes. Ce spectacle, ils le comprenaient bien, présageait que quelque lamentable plaie allait s'abattre sur le genre humain. Certains franciscains voient en François d'Assise un annonciateur du Christ et de ses mille ans de règne heureux sur terre. Reprenant les prophéties de Joachim, ils imaginent que la parousie pourrait survenir vers 1260 ou 1300. Le pape Jean XXII condamnera les joachimites en 1326.

L'église Catholique attaquée en profondeur par les Cathares

En France la religion Catholique devra régler le problème que posait une nouvelle religion Chrétienne : le Catharisme. Contrairement à ce que tous les Chrétiens attendaient vers l'an mil, il ne se passa rien concernant le retour sur terre du Christ. Dans ces conditions la ferveur Catholique diminua singulièrement, et les enseignements bibliques prêchés des siècles durant avant l'an mil furent remis en question par des esprits libres ! Certains Chrétiens décidèrent donc en Occident de ne plus interpréter les textes bibliques mais de les appliquer à la lettre, et, c'est ainsi que naquit le Catharisme en Occident central. Très vite cette nouvelle religion Chrétienne se répandit en Francie en Hispanie en Germanie, son succès populaire fut tel que l'église Catholique prit immédiatement la mesure du danger représenté par cette nouvelle religion. Le danger était d'autant plus grand que les Cathares s'attaquaient de front aux Catholiques ( leur reprochant les cultes des reliques, des images, des saints, ainsi que leurs pompes ). Pour les populations Chrétiennes ces reproches étaient fondés et les Cathares prirent un essor fulgurant.
Si dans la plupart des régions le Catharisme fut assez facilement éradiqué en sa qualité d'hérésie, il n'en fut pas de même dans le midi de la Francie. Dans le midi de la Francie les seigneurs qui gouvernaient déjà en associant le peuple, contrairement à ceux du nord qui ne partageaient pas le pouvoir, se rangèrent bien évidemment du côté du peuple et donc protégèrent les Cathares pour avoir la paix avec leurs peuples. Les Catholiques essayèrent de négocier pendant des décennies avec les Cathares pour les contraindre à être moins intransigeant, rien n'y fit, les Cathares devinrent de plus en plus menaçant envers leurs ennemis. Dans ces conditions, et à bout d'arguments raisonnés, une lutte à mort s'engagea entre le Catholicisme et les Cathares. Cette guerre durera des décennies et les Catholiques y mettront tous leurs moyens et leur détermination à rester en vie. Cette La croisade entreprise par la Papauté contre l'hérésie Cathare porta ses fruits. Pour connaitre dans le détail cette guerre de religion cliquez ICI . Si la guerre contre les Cathares fut gagnée par les Catholiques d'autres hérésies pointeraient bientôt leur nez dans les royaumes Occidentaux, et, la réforme prendra le relai des Cathares sous une forme plus perfide mais ceci est une autre histoire.

Le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle

St Jacques le majeur était fils de Zébédée et frère de saint Jean. Ils étaient pêcheurs sur le lac de Tibériade, compagnons de Simon et d'André. Ils étaient dans la barque de leur père et réparaient les filets quand Jésus, passant sur le rivage, leur dit :"Suivez-moi." Ils le suivirent. Avec Pierre, Jacques et Jean seront les plus proches des apôtres de Jésus. Ils sont à la Transfiguration, ils entrent auprès de la petite fille de Jaïre. Ils seront au jardin des Oliviers. Jacques, comme Jean, désire la première place auprès du Maître (Marc 10. 37). Il y gagnera l'annonce de son martyre: "Ma coupe, vous la boirez." De même quand il veut faire tomber le feu du ciel sur un village inhospitalier, ce fils du tonnerre s'attire une réprimande. Jésus ne ménage pas ceux à qui il accorde sa confiance privilégiée. Jacques but la coupe du Seigneur en l'an 43, lors de la persécution d'Hérode. Etienne avait eu la place de premier martyr. Jacques le suivit de peu. A la fin du VII ème siècle, une tradition fit de Jacques l'évangélisateur de l'Espagne, avant sa mort ou par ses reliques. Son corps aurait été découvert dans un champ grâce à une étoile : le campus stellae, devenu Compostelle.
Après Jérusalem et Rome, ce fut le lieu d'un des plus célèbres pèlerinages de la chrétienté au moyen âge et de nos jours encore. Fête de saint Jacques, Apôtre. Fils de Zébédée et frère de saint Jean l’Évangéliste, il fut appelé par Jésus au bord du lac de Galilée avec son frère. Il fut témoin, avec Pierre et Jean, de la Transfiguration du Seigneur et aussi de son agonie. Décapité par ordre du roi Hérode Agrippa, aux environs de la Pâque en 42, il fut le premier des Apôtres à recevoir la couronne du martyre.
La tradition raconte qu'après avoir été décapité en Judée, les restes de Saint Jacques le Majeur, apôtre du Christ, auraient été amenés dans le plus grand secret sur la côte de Galilée. De là, on suppose qu'ils furent embarqués pour la Galice extrémité de la péninsule ibérique. Un culte primitif local entretint et perpétua la mémoire de cet événement, tenant secrète la sépulture jusqu'à sa découverte au IX ème siècle. La nouvelle se répand alors dans le monde chrétien de l'Europe de manière vertigineuse enflammant les esprits, exaspérant la foi de tous. Un engouement pour ce nouveau culte apostolique va drainer des foules pèlerines en quête « d'extraordinaire ».
Des hommes se mettent en route, à pied par les sentiers et les chemins peu sûrs, traversant rivières impraticables et denses forêts au mépris de tous les dangers. Les pèlerins d'Europe se retrouvent en France et traversent notamment le col de Ronceveaux ( la Chanson de Roland ).
L'élan de la Reconquista espagnole donnera de l'ampleur au pèlerinage.

Les ordres religieux

La vie monastique a pris forme, dans ses structures essentielles, entre le III ème et le XII ème siécle. Selon la tradition chrétienne, le monachus (moine) mène une existence retirée, plus ou moins solitaire, ceci est vrai pour l'ermite et, à un degré moindre, du cénobite (celui qui vit avec d'autres moines).

Les ordres monastiques (bénédictins, cistérciens)

L'ordre bénédictin, fondé au VI ème siècle par saint Benoît de Nursie, est le plus ancien ordre monastique d'Occident. À partir du XI ème siècle, l'ordre se diversifia : clunisiens, camaldules, chartreux... En 1098, avec la création de Cîteaux par Robert de Molesme, naissait l'ordre des cisterciens, dont le théologien le plus célèbre fut saint Bernard, abbé de Clairvaux. Mais les entorses à la pureté primitive de la règle se multiplient, le prestige des cisterciens décroît au profit des ordres mendiants.

Les ordres mendiants (franciscains, dominicains)

Saint Dominique part prêcher dans le pays languedocien en proie à l'hérésie Cathare. Il prend conscience de l'ignorance de la population et du clergé. Il fonde à Toulouse en 1215, l'ordre des dominicains, une communauté de prêtres destinés à mener une sainte vie, à la prédication itinérante et à l'enseignement. C'est une innovation que de concevoir une vie religieuse au contact des foules et non dans un monastère isolé. Saint François d'Assise, quant à lui, fondateur des franciscains (1210) fait une rencontre personnelle avec le Christ qui le conduit à se dépouiller de tout son passé et à épouser Dame Pauvreté. La vie intérieure de St François est marquée par la réalisation de son propre péché et de la miséricorde de Dieu qui vient racheter. Les franciscains portent une robe brune avec une corde pour ceinture ( ce qui leur a valu le nom de cordeliers ), habit des pauvres de leur temps.

La Chrétienté s'essoufle et L'Islam progresse

En 1095, depuis Clermont en Auvergne, le pape Urbain II, devant une foule immense, lance un appel pathétique а tous les chrétiens, les adjurant d’aller délivrer la Terre Sainte.
Il promet d'ailleurs а tous ceux qui périront en cours de route, le pardon de leurs péchés, cette annonce du Pape se répercute dans l'Europe entière, déclenchant l'extraordinaire aventure des Croisades. Urbain II cherche, non seulement а délivrer la Judée Samarie, Terre Sainte des Chrétiens par excellence, de la présence Musulmane mais а renouer des relations avec l'église chrétienne d'Orient. Plus qu'un Pape avisé, c'est également un fin diplomate et un homme d'Etat, sensible aux difficultés rencontrées par les Chrétiens de Constantinople, il envisage surtout de ramener l'église d'Orient dans le girond l'église Romaine, afin de rebâtir une Chrétienté unitaire et puissante et faire de Rome, la capitale du monde. Durant des mois Urbain II, voyage en France et en Italie, sonde la noblesse, fonde des alliances, propage dans toute l'Europe, l'idée d'une intervention des chrétiens contre "les païens de l'islam", lors de son périple ( écrit Bernard Baudouin ) Urbain II défend les positions de l'église, et а l'évidence, son discours est outrageusement partial. Pour légitimer ses choix politiques et diplomatiques, il reproduit et amplifie savamment des récits qui bien que reposant sur des faits réels, sont autant de preuves d'une ignorance et d'une méconnaissance flagrante а la fois de la culture Byzantine et du monde Musulman. La culture philosophique Byzantine est а l'évidence supérieure а celle des philosophe occidentaux. La religion Musulmane elle même est loin d'être une voie spirituelle prêchant uniquement la haine et la violence. Mahomet а défendu la tolérance et la clémence envers l'ennemi vaincu, personnage complexe, plein de grandeur et de faiblesse humaine, il demeure fidèle а sa première épouse et, devenu veuf vit avec neuf épouses et plusieurs concubines, il affirme que les opérations militaires sont "la petite guerre sainte" et que la "grande guerre sainte " repose sur l'effort intérieur, l'ascèse, le combat contre les tentations, il appelle ses compagnons а se détourner de l'idolâtrie, а rendre grâce а Dieu, а être généreux avec leur prochain.
A chacun de ses discours Urbain II terminera par ces phrases :
" Comme la plupart d'entre vous le savent déjà, un peuple venu de Perse, s'est avancé jusqu'a la mer méditerranée, au détriment des terres Chrétiennes, beaucoup sont tombés sous leurs coups, beaucoup ont été réduits en esclavage, les Turcs détruisent les églises, saccagent le royaume de Dieu, aussi je vous exhorte et vous supplie, et ce n'est pas moi qui vous y exhorte, c'est le seigneur lui-même, vous les Hérauts du Christ, а persuader а tous, riches, pauvres, par vos fréquentes prédications de se rendre à temps aux secours des Chrétiens et de repousser ce peuple néfaste loin de la Terre Sainte. Je le dis ( Urbain II ) а ceux qui sont ici, je le demande а ceux qui sont absents, le Christ l'ordonne !"

première croisade


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