Naissance de la dynastie Caroligienne à Sithiu en 751
Pépin le Bref est sacré roi des Francs
Le 27 juillet 754 dans la basilique de Saint-Denis, au nord de Paris, le pape Étienne II sacre Pépin le Bref. Il lui confère les titres de roi des Francs et de Patrice des Romains (« Patricius Romanorum »).
Les fils et héritiers de Pépin, Carloman et Charles (futur Charlemagne), sont aussi sacrés par la même occasion (ils succèderont conjointement à leur père quatorze ans plus tard).
Leur mère Berthe, n'est pas oubliée. Elle est bénie par le souverain pontife. Pendant le millénaire qui va suivre, tous les souverains de France vont se réclamer de cette cérémonie et se faire sacrer à leur avènement selon le même rituel.
Naissance d'une dynastie
Pépin III, surnommé le Bref en raison de sa petite taille, est issu d'une puissante famille franque d'Austrasie (l'Est de la France et de la Belgique).
Né à Jupille près de Liège, c'est le fils cadet de Charles Martel, maire ou « majordome » du palais royal et véritable chef des Francs.
Ayant réuni les Francs d'entre Loire et Rhin sous son autorité, Charles Martel gouverne en laissant dans l'ombre le roi en titre, lointain descendant de Clovis. Dans les dernières années de sa vie, il ne se soucie d'ailleurs pas de désigner
un successeur au roi Thierry IV, lorsque celui-ci vient à mourir.
Quand lui-même meurt en 741, ses deux fils Carloman et Pépin le Bref héritent ensemble de la charge de maire et se partagent les territoires francs.
Ils font couronner pour la forme un dernier roi mérovingien, Childéric III. Peu après, Carloman renonce au pouvoir et se retire dans un monastère, laissant à son cadet Pépin le Bref la totalité du pouvoir.
Les principaux seigneurs de Francie occidentale (la France du nord), qui en ont assez des descendants de Clovis, offrent la couronne à Pépin le bref
alors maire du Palais et Chef des Francs d'Austrasie. Ils le proclament roi des Francs à Soissons, sur le champ de mai (un lieu de réunion communautaire) en 751.
L'archevêque de Mayence Boniface, évangélisateur de la Germanie, donne l'onction au nouveau roi en marquant son front avec de l'huile sainte (le Saint-Chrême).
Les évêques du royaume confirment l'élection par un couronnement et le pape Zacharie, de Rome, donne son assentiment au changement de dynastie : « Il vaut mieux appeler roi celui qui a plutôt que celui qui n'a pas le pouvoir », dit-il en substance.
Le transfert se passe sans effusion de sang, le malheureux Childéric III est déposé et tondu (il perd les cheveux longs, signe de pouvoir chez les Francs !). Il va finir ses jours au monastère de Saint-Bertin, à Saint-Omer...
Envoyé, la tête rasée, en signe d'incapacité, à Sithiu et enfermé dans le monastère bas de Saint Bertin,
Childéric III y fut reçu moine en 751, et y mourut en 755. Il laissa un fils, nommé Thierry, qui fut envoyé au monastère de Fontenelle (Saint-Vandrille), ou il y fut élevé durement dans l’obscurité. Personne à ce jour ne sait ce qu'il advint de ce pauvre garçon, il faut néanmoins noter que dans les cercles ésotériques délirants, on lui prête une descendance !
La dynastie des Mérovingiens s'est brutalement arrétée a Saint-Omer en l'an de grâce 751, pour être remplacée par celle des Carolingiens.