C’est au bord du marais que les compagnons d’Omer, Ebertramn Mommelin et Bertin venus l’aider à christianiser la région, fondent en 653 l’une des plus importantes abbayes bénédictines au nord de Paris, Bertin ❎ ( Bertinus 600 à 698 ) fut moine à Luxeuil puis Abbé de cette abbaye durant 59 années.
Création du monastère bas de Saint Bertin
L’essentiel de la vie de saint Bertin est connu grâce à la " Vie de saint Omer", écrite par Folcard un hagiographe d'origine flamande moine de Saint-Bertin puis abbé entre 1043 et 1065. Il était le plus jeune des quatre compagnons qui avaient quitté Coutances pour venir faire profession avec Mommelin, Omer et Ebertramme au monastère de Luxeuil vers 620, sous la houlette d'Eustaise. Omer quitta le premier ce groupe lorsqu'il fut nommé par Dagobert évêque de Thérouanne en 637. Les difficultés ne manquaient pas dans cette cité de Morins, retournée au paganisme. Omer ayant besoin de renforts, demanda à Valbert de lui envoyer quelques moines, en particulier ses compatriotes normands dont Bertin. Vers 649, un seigneur du lieu nommé Aldroald leur offrit sa modeste villa nommée Sithiu, elle était située entre la forêt et la rive gauche de l'Aa, où ils construisirent un ermitage consacré à la Vierge, et où Omer demandera plus tard à y être enterré ( aujourd’hui Saint Momelin ). Bientôt la colline devint trop exiguë et ils partirent s'installer plus loin, dans une île au milieu d'un vaste marais au bord de l'Aa. La première installation fut alors appelée Vêtus monasterium ( de nos jours Saint-Omer ). Mommelin ayant été nommé évêque de Noyon et Tournai (660), Bertin acheva seul la construction du nouveau monastère qui accueillit environ 200 moines observant la règle de Luxeuil. Autour du monastère s'élevèrent peu à peu un hôpital, une école, un marché et un bourg, qui devinrent rapidement prospères et indépendants du monastère ayant pour nom Sithiu ou Saint Bertin. Ce n'est qu'à partir du XI ème siècle que le vocable de Saint-Bertin sera associé au monastère bas. Aujourd’hui, les ruines de l’abbaye Saint-Bertin évoquent l’ancienne splendeur de cet ensemble qui fut à l’origine de la naissance de la cité de Sithiu. Le monastère bas de Saint-Bertin possédait un atelier réputé de scribes et d'enlumineurs. Saint Bertin accueillit quatre moines bretons, Winoc, Cadanoc, Ingenoc et Madoc qui restèrent quelques années à Sithiu puis partirent fonder un monastère à Wormhoudt ( à proximité de Dunkerque ). Bertin aurait dépassé l'âge de 98 ans lorsqu'il mourut le 5 septembre 698, après 59 ans passés à Sithiu.
Description architecturale
En forme de croix latine, il ne reste que 3 morceaux de l’édifice gothique du XIII ème siècle. Néanmoins, la municipalité a matérialisé les fondations de l’église, afin de conserver l'emprise au sol de cet édifice, pourqu'il serve de témoignage aux visiteurs. Il ne subsiste de l’ancienne abbatiale, que l’entrée gothique : deux portes séparées par un trumeau abritant une statue en calcaire tendre représentant une Vierge à l’Enfant sous un dais architecturé, doubles voussures dans les ébrasements (les dais étant vierges de toute statue) qui alternent avec des hautes colonnettes. Les personnages représentés, d’une hauteur d’environ deux mètres, sont tous décapités et leurs reliefs se sont érodés avec le temps. Le tympan est austère, encadré d'une succession d’arc polylobés. Du premier niveau de ce portail, il ne reste qu'une partie de l'élévation du contrefort nord, tandis que le contrefort sud encadrant ce portail a subsisté dans son intégralité, laissant à peine deviner la présence d’une tour-porche à cet emplacement. Au-dessus des voussures du tympan, il reste une partie du second niveau de baies aveugles en lancette. Le flanc sud a mieux résisté aux outrages du temps, et, deux niveaux d’élévations sont encore visibles, sans les vitraux. Au premier niveau, nous pouvons encore deviner quatre travées séparés par des contreforts. Il reste quelques arcs-boutants gothiques. Au second niveau, les deux premières baies sont géminées, tandis que les deux suivantes ne sont que des baies simples. De l’intérieur, l’édifice laisse apparaître un triforium et de nombreux piliers fasciculés. Les grandes arcades montrent aussi la présence d’une ogive. Un petit passage voûté d’ogive laisse supposer que l’espace dont il reste quelques pans de mur n’était autre que l'avant nef de l’église. Sur le flanc nord, au premier niveau trois travées sont encore debout, ainsi qu'un morceau de l'angle nord-ouest de la croisée du transept.
Epoques de construction
XIII ème
XIV ème
XV ème
XVI ème
Destruction de l'Abbaye
Les ordres religieux sont banis en 1791 apr les révolutionnaires. En 1792, les bâtiments conventuels sont vendus, puisen 1799, l'eglise abbatiale est vendue à des entrepreneurs qui la pillent puis l'abandonnent. En 1811, la ville de St Omer devient propriètaire des ruines, en 1830 le nouvel hôtel de ville sera construit avec les pierres restantes. A cette époque, seul le clocher subsiste, mais il s'effondrera après la II ème guerre mondiale.
Bibliothèque Agglomération du Pays de Saint-Omer
film réalisé par Martin Peterolff ( Khulan Agency) pour la bibliothèque d'agglomération de Saint-Omer - Scenario Rémy Cordonnier et Sophie Barrere - voix : Christine Charpentier, Rémy Cordonnier, Olivier Réant.(fichier youtube)