❃ Les grands personnages : Clément V, une créature du roi Philippe le Bel qui trahira les Templiers

Clément V est né à Villandraut dans une famille de petite noblesse, après avoir étudié le droit à Orléans et à Bologne il embrassa une carrière ecclésiastique, avec un oncle évêque d’Agen et un frère archevêque de Lyon son ascension fut fulgurante, chanoine à Agen puis vicaire général à Lyon, évêque de Comminges, archevêque de Bordeaux à vingt-neuf ans.


Clément V un Pape Français mis en place par Philippe le Bel

Conseiller juridique d’Édouard Ier pour l’Aquitaine, il réussit à servir loyalement son maître tout en gardant la faveur de Philippe IV le Bel. Il montra la même habileté dans le conflit qui opposa Philippe le Bel à Boniface VIII. Ses talents de diplomate et ses connaissances juridiques confortèrent son adhésion au Sacré Collège.
Le conclave, réuni à Pérouse, siégea environ une année dans une atmosphère de guerre civile. Le parti français ( conduit par Napoléon Orsini et les Colonna ) minoritaire s’opposait véhémentement aux bonifaciens ( conduits par les Caetani ). Les bonifaciens se déchiraient entre eux, et Philippe le Bel en profita pour acheter Orsini. Celui-ci proposa de choisir le futur pontife en dehors du Sacré Collège. On se mit d’accord sur le nom de Bertrand de Got, prélat diplomate et juriste éminent, de plus ce dernier n'étant pas en bonne santé les deux clans pourraient en profiter pour préparer l'avenir. Il fut élu le 5 juin 1305, et, Orsini s’empressa d’écrire à Philippe IV le Bel : « J’ai abandonné ma Maison pour élire un pape français, car je désirais l’avantage du roi et du royaume… ». Philippe le Bel venait de faire élire "son Pape" et ce dernier ne pourrait pas s'opposer au roi de France.

Clément V un pape qui devait tout à Philippe le Bel, finit par trahir les Templiers

Élu pape à Pérouse le 5 juin 1305 grâce aux manoeuvres du roi de France Philippe le Bel, il régnera sous le nom de Clément V. En nommant immèdiatement une majorité de cardinaux français, il assure à la France une lignée de papes français. Son pontificat est jalonné de fourberies inspirées par Philippe le Bel. Cette année 1305 sonne le glas de l'Ordre du Temple, et son dernier grand maitre qui n'était pourtant pas un visionnaire le comprit immédiatement. le pape Clément V une créature de Philippe IV le Bel, qui a trahi les Templiers Opposé à l'ingérence pontificale dans les affaires temporelles, le roi pousse Clément V à annuler deux bulles de Boniface VIII, Clericis Laicos (1296) interdisant au clergé le versement de subsides à un pouvoir laïc et Unam Sanctam (1302) rappelant la suprématie pontificale. Depuis le retour des Templiers en 1292, Philippe IV le Bel a juré la perte de cet ordre de chevaliers qu'il perçoit comme un danger. Après avoir organisé une vaste campagne de communication négative à l'encontre de l'ordre de 1295 à 1307, les Templiers sont arrétés le 13 Octobre 1307 puis emprisonnés et torturés pour hérésie. Dans la foulée, tous les Templiers du royaume qui ne veulent pas avouer les crimes que le roi impute aux Templiers sont brulés vifs en place de grève. Clément V est obligé de tenir un concile à Vienne, pour élucider ces accusations en 1311. Clément V y approuve la condamnation pour hérésie des Spirituels ( branche extrémiste de moines franciscains observant une stricte pauvreté ). En marge du concile, Philippe IV le Bel contraint Clément V à supprimer l'ordre des Templiers en avril 1312 en accordant ses biens aux Hospitaliers. Il y aura des centaines de Templiers brûlés vifs, d'autres seront relachés à condition d'avouer tout ce qu'on leur demandait d'avouer, puis, qu'ils se fassent tout petit, enfin les dignitaires régionaux et nationaux seront emprisonnés à vie. En 1314 les deux derniers dignitaires seront brûlés sur l'ile aux juifs devant Notre Dame de Paris, et avant de rendre l'âme, Jacques de Molay lancera sa célébre malédiction envers le roi et le pape, " Pape Clément, Roi Philippe, je vous invite à comparaitre au tribunal de Dieu avant un an, afin d'y recevoir votre juste châtiment ".

Clément V un pape soucieux de s'enrichir

Clément V pratique le népotisme et accumule un très important trésor. C'est un pontife fourbe et hésitant, affaibli par une maladie incurable. Il laissera une importante contribution au droit canon à travers les ouvrages Clementinae, ensemble de ses décrétales et de celles du concile de Vienne promulguées en 1317 par son successeur, le pape Jean XXII. On lui doit la fondation de l'université de Pérouse et l'institution de chaires de langues orientales à Paris, Bologne, Oxford et Salamanque. Dante le blâme dans L'Enfer, au chant XIX, pour sa faiblesse envers la France et sa complaisance pour Philippe IV le Bel, son retournement contre l'empereur Henri VII, sa pratique de simonie ( vente de charges ecclésiastiques ) et le transfert du Saint-Siège de Rome en Avignon, le décrivant comme un « pasteur sans loi », « souillé des plus laides œuvres » et l'appelant « nouveau Jason ». Le pape Clément V est à l'origine de ce que l'on appelle la « captivité babylonienne » de l'Église (1309-1377), période durant laquelle la papauté a abandonné sa résidence traditionnelle de Rome pour Avignon.

Clément V et la malédiction des Templiers

Le 20 avril 1314, Clément V s’apprêtait à regagner Bordeaux, quand la mort le saisit brutalement. Le peuple se souvint alors avec stupeur de la malédiction lancée par le dernier maitre du Temple sur son bûcher un mois plus tôt !


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